Au creux de mon ombre
Il y a ici, en cette maison, quelque chose qui me fait penser à ma mère.
Tout en fait. Et tout le temps.
Cette maison qu’elle aurait aimé habiter, qu’elle aurait aimé tout court. La clématite qui pousse sur le mur à l’entrée de la maison et qui fleurit encore aujourd’hui. Mes enfants (et ceux des voisins) qu’elle n’aura jamais connus et qui gambadent dans la gadoue en ramassant des châtaignes. Ce jardin, généreux comme elle. Les fleurs, les fruits, les légumes, les voisins, les vaches, les chats, tout l’aurait ravie.
Je la vois désherber en hum-humant des airs sans mélodie précise, je la vois ramasser les pommes, tirer sur le tuyau d’arrosage. Cette cuisine un peu rustique est prête à accueillir le fameux lapin à la sauce rouge dont je n’aurai jamais la recette.
J’ai bien travaillé pendant 6 ans pour faire mon deuil comme on dit. Mais en cette septième année je pense à elle comme jamais. Peut-être aussi parce qu’elle me manque comme jamais.
Ces hallucinations me font du mal. Et du bien en même temps.
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