Finisterres
Les terres riches et iodées du Finistère on un effet particulier sur l’homme. Cette impression d’être au bout du bout, tous enjeux perdus : rien n’a plus d’importance, on ne peut pas aller plus loin, le ciel ne peut pas être plus bleu, l’océan plus vert ni l’horizon plus vaste. On touche aux limites de ce monde où tout finit délavé et poli par l’iode, le vent et le soleil. On n’y subit plus le poids des secondes qui s’écoulent, non, on s’imprègne et on s’émerveille à l’idée du temps qu’il aura fallu pour polir chaque galet : une infinité.
A Tréguennec, en regardant vers l’ouest, on a l’impression qu’en plissant très fort les yeux on peut apercevoir l’autre continent. Les vestiges des Bunkers s’enfoncent lentement dans le sable, au rythme des marées, dans le cri des mouettes joueuses qui surfent sur le vent.
Dans les champs, les tracteurs labourent la terre lourde, noire et riche, escortés par une traine blanche de mouettes, affamées cette fois-ci, piquant droit sur le festin des vers mis à nus.
Enfin le soir, quand le soleil s’enfonce lentement sous l’horizon, le signal d’un autre jour est donné : les étourneaux entament leur danse circulaire avant de disparaitre derrière les dunes. Chacun rentre alors chez soi avec la conviction de n’être qu’un grain de sable dans l’univers.
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