Des riens mélancoliques

Je n’ai pas écrit cette semaine. Il ne se passe rien. Plein de petits riens que je ne peux dire à personne sauf à vous. En dehors il ne se passe rien donc, mais en dedans, c’est la mélancolie.

Vous trouverez ça idiot mais je n’arrive pas à me remettre de la mort de Michael. D’ailleurs je trouve ça disproportionné moi-même. Quand il est mort une part de moi est morte avec lui, une part dont j’ignorais l’existence avant qu’elle ne soit plus là.

Évidemment c’était une de mes grandes idoles, musicalement parlant, mais il y a bien plus que ça. Il y a le reflet de tous nos échecs en tant qu’êtres humains à vivre ensemble malgré nos différences, qui m’est renvoyé à la figure comme une gifle cinglante.

Il y a sa fragilité et son excentricité qui était incomprises, honnies même, parce que ce monde aime qu’on soit dans le moule, dans une case, sous une étiquette.

Il y a le déchaînement des médias, comme ils ont pu le faire pour d’autres, mais plus violent, plus méchant, plus sournois, à la mesure de l’amour que ses fans lui portaient. Il fallait au moins ça pour le détruire. Alors si lui n’a pas su résister, qui le pourra ?

Il y a tout ce qu’il a pu écrire sans l’avoir jamais vécu sans doute, sur l’amour. Quelqu’un l’a-t-il jamais aimé pour qui il était vraiment ? Il a appelé de tout son être et toute sa vie des choses qui ne sont jamais venues.

Il y a surtout ce fol espoir qui meurt avec lui. L’espoir d’un monde meilleur, d’un monde plus humain tout simplement, scandé sans cesse par un homme dont on se demandait toujours s’il en était un, tant il avait donné tout son être à son art.

Il n’y a pas une chanson qui ne parle pas de cet espoir et de ces hypothétiques réconciliations : nous avec nous-mêmes, nous avec le monde, nous avec les autres, lui avec ses démons. Il nous avait promis de veiller sur cet espoir comme on protège une petite flamme du vent. Maintenant qu’il n’est plus là, qui le fera ?

Je ne résiste pas à l’envie de vous donner un extrait de “Will you be there”, une supplique presque prémonitoire dans le sens où effectivement, personne n’a été là. Le poids de la célébrité (et de sa soeur Solitude)… et des mots d’amour pour conclure, envers et contre tout.

[…]
But They Told Me
A Man Should Be Faithful
And Walk When Not Able
And Fight Till The End
But I’m Only Human

Everyone’s Taking Control Of Me
Seems That The World’s
Got A Role For Me
I’m So Confused
Will You Show To Me
You’ll Be There For Me
And Care Enough To Bear Me

[…]
In Our Darkest Hour
In My Deepest Despair
Will You Still Care?
Will You Be There?
In My Trials
And My Tribulations
Through Our Doubts
And Frustrations
In My Violence
In My Turbulence
Through My Fear
And My Confessions
In My Anguish And My Pain
Through My Joy And My Sorrow
In The Promise Of Another Tomorrow
I’ll Never Let You Part
For You’re Always In My Heart.

[Update : je ne suis pas très “mix” ni très DJ, mais il y a un très bon Tribute ici…. Attention, à ne pas écouter n’importe où, ça donne envie de bouger son bootie…]